Livre interactif Les courses de la petite sorcière, Pit et Pit éditions |
J'imagine que vous connaissez la règle des 3 - 6 - 9 - 12 de Serge Tisseron ? Elle est l'incarnation de la sagesse, en ce qui concerne l'usage des écrans par les enfants. Bien sûr, elle est à "assaisonner" à la mode familiale de chacun. Pour moi, j'aime à m'y référer souvent, et suis heureuse de constater que pour le moment, je suis plus royaliste que le roi : je trouve Monsieur Tisseron un peu laxiste sur certains points, voyez-vous ! 😆, et mes enfants sont loin d'être exposés au temps d'écran qu'il autorise pour leur tranche d'âge... Tant mieux !
Voici les grands principes - car, oui, en la matière, comme à chaque fois en matière d'hygiène de vie, il en faut ! - qui régissent l'usage des écrans chez nous :
1. PAS DE TÉLÉVISION. Mais quand je dis "Pas de télévision", cela veut vraiment dire "pas de télévision". Je ne m'étendrai pas ici sur tout le mal que je pense du "petit écran" - je me contenterai de dire qu'il induit chez son utilisateur une passivité très dangereuse, et pour le reste, si vous le souhaitez, vous trouverez toutes les informations utiles dans les nombreuses enquêtes sur le sujet. Tous les écrans ne se valent pas, à mon sens, et celui-là est de loin le pire.
Antonin et Louiselle ont dû voir une télévision allumée deux ou trois fois dans leur vie - pas plus (remarquez, leur mère est à peine plus savante). J'ai l'impression qu'ils la conçoivent comme un sorte d'ordinateur - allez donc expliquer à un jeune enfant ce que c'est que la télé, quand il ne l'a jamais regardé... 😁
2. Nous avons commencé à montrer des vidéos (dessins animés et des documentaires très courts et adaptés) à nos enfants lorsqu'ils avaient respectivement 3 ans et demi et 2 ans et demi. J'aurais bien attendu un peu plus longtemps pour ma cadette, mais il était difficile de la tenir à l'écart d'un plaisir auquel son frère avait droit. Ces visionnages ne duraient au début de quelques minutes (deux ou trois tout au plus).
3. Ces séances ont tout de suite été ritualisées. Dès le départ, il n'a jamais été question de dispenser un dessin animé "comme ça", mais il y avait un moment de la journée consacré. Aujourd'hui (les enfants ont 5 et 6 ans), le rituel est le suivant : s'ils sont en pyjamas, que leurs chambres sont rangées et que les devoirs d'Antonin sont faits un quart d'heure avant le dîner, ils peuvent regarder un dessin animé de 10 minutes avant de passer à table. S'ils ont préféré utiliser leur temps à autre chose, c'est très bien aussi : il n'y a pas de dessin animé, parce qu'aujourd'hui, ils ont décidé de jouer plus longtemps. Ce sera peut-être pour demain. Nous, les parents, essayons que cela ne relève pas de la "carotte" ("Il faut être prêt à l'heure dite, sinon... !!!"), mais plutôt du libre-choix de l'enfant d'organiser son temps comme il l'entend, dans un cadre clair et non-négociable. Il est évident néanmoins que les écrans jouent le rôle de renforcateurs à la perfection (mais le tout est peut-être de le savoir, en tant qu'éducateur ?) : les enfants essaient généralement d'être prêts à l'heure et sont déçus quand ils n'ont pas réussi à gérer leur temps ...
Mon "Top Trois" des dessins animés pour enfant serait sans doute, en ce moment : l'adorable Bing (dès 3 ans), Charlie et Lola (dès 5/6 ans) et Ariol (destiné aux plus grands, mais que mes enfants aiment assez). Ah, et Rue du Zoo, aussi. Quels sont les coups de cœur, par chez vous ?
Mon "Top Trois" des dessins animés pour enfant serait sans doute, en ce moment : l'adorable Bing (dès 3 ans), Charlie et Lola (dès 5/6 ans) et Ariol (destiné aux plus grands, mais que mes enfants aiment assez). Ah, et Rue du Zoo, aussi. Quels sont les coups de cœur, par chez vous ?
4. Aux 5 ans d'Antonin, nous avons introduit un premier aménagement de ce cadre : le samedi soir, les enfants ont droit depuis lors à une séance spéciale. Après le dîner, la toilette et compagnie, ils regardent deux dessins-animés de leur choix (soit une vingtaine de minutes en tout !) sur grand écran, dans le salon. C'est la fête ! 😄
Panda, Petit Panda, Isao Takahata, Hayao Miyasaki, 1972 |
5. Aux 5 ans et demi d'Antonin, nous avons introduit un deuxième aménagement. L'heure nous semblait venue de présenter aux enfants leurs premiers longs métrages (Panda Petit Panda, Mon voisin Totoro, Le Pôle Express...) : la règle est d'un film par mois. Les séances ont lieu un samedi après-midi de pluie - et oui, s'il fait beau, on a bien autre chose à faire, c'est ainsi. Et puisque parfois le soleil s'obstine à briller, et que, de plus, les enfants choisissent souvent de revoir un film qu'ils connaissent et qu'ils aiment, ils n'en ont vu que cinq en un an. C'est très bien comme ça, car à vrai dire je trouve qu'il n'y a pas grand chose d'adapté à leur âge, à leur sensibilité et à leurs centres d'intérêt. Des tuyaux ?
6. Depuis ses 6 ans, Antonin joue aux jeux vidéos une fois par semaine avec son Papa. Une fois de plus, les choses sont très cadrées, il s'agit de séances de 20 minutes qui ont lieu le dimanche après-midi. Il attend ses séances toute la semaine ! 😁😁 Il ne connaît que deux jeux (Mario Kart et Animal Crossing, avec une préférence nette pour le premier) et cela suffit amplement à son bonheur. Louiselle assiste aux séances avec plaisir, mais refuse toujours de prendre une manette - comme si elle ne se sentait pas prête ?
7. L'usage de la tablette n'est pas réglementée (ouf, j'étais à deux doigts de devenir psycho-rigide... 😅) car nous n'avons pour le moment pas besoin de le faire. Elle est à disposition, avec quelques jeux adaptés (un ou deux pas plus, sa capacité de stockage étant très limitée). Les enfants connaissent, de temps à autre, des phases d'engouement, et sont capables de jouer pendant 30 minutes d'affilée, mais nous les laissons faire. Nous avons en effet constaté qu'après ces temps d'exploration, ils délaissaient généralement la tablette pendant plusieurs mois. Le ratio doit être à peu près cela : une heure de jeu pour chaque enfant en trois jours, et puis deux mois sans même jeter un regard à l'outil. Nous sommes loin de l'addiction ... Il sera temps de ritualiser son usage quand il deviendra problématique, si un jour il le devient ! 😉
My very Hungry Caterpillar, StoryToys |
Puisque qu'on parle d'applications ludiques sur tablette, connaissez-vous My Very Hungry Caterpillar, de StoryToys ? C'est notre dernier coup de cœur ! Tout doux, très tranquille et esthétiquement fidèle à l'univers d'Eric Carle, c'est une merveille de poésie et de tendresse... Si vous connaissez d'autres jeux de ce type, je suis friande de vos tuyaux !
8. Les visionnages se font toujours en présence de l'adulte. Bon, j'avoue que je ne suis pas toujours collée à mes enfants - surtout quand il s'agit de l'épisode de Yakari que nous avons déjà vu 125 000 fois ... 😂 Mais l'un des parents est toujours dans la pièce, même s'il est en train de faire autre chose. Au cas où il y aurait une émotion à gérer (on ne sait jamais l'impact que peuvent avoir des images, même anodines, même familières, sur de jeunes esprits !) ou plus simplement une question à laquelle répondre. Et imaginez une seconde que la chaîne de streaming que vous utilisez ait coupé l'épisode de scènes de films louches, hein ? 😱 HEIN ? 😱😱 (Ok, en plus d'être psycho-rigide, je suis parano, d'accord).
9. En règle générale, j'essaie de privilégier des supports interactifs, qui induisent une action du spectateur. Je préfère largement une séance de jeux vidéos au visionnage d'une émission télévisée. Les zones du cerveau sollicitées ne sont pas les mêmes, et au moins, en jouant, on développe ses réflexes, on fait travailler ses muscles oculaires (et ses doigts). Bon, ce n'est certes pas aussi enrichissant qu'une balade en forêt, mais l'objectif n'est pas le même. 😊
De même, je préfère proposer à mes enfants un livre interactif plutôt qu'un dessin animé : en feuilletant l'album, ils apprennent à manipuler la souris, ils lisent, font des choix, résolvent des problèmes... "Les courses de la petite sorcière" de Pit et Pit édition sont un bon exemple à ce niveau : il s'agit d'une histoire très simple, courte (c'est selon moi un grand avantage !) et c'est un peu une aventure dont vous êtes le héros ... L'enfant sélectionne des options, et peut s'amuser à rejouer le scénario en faisant d'autres choix - le tout dans un cadre stable et rassurant. Les textes sont parfaitement adaptés au lecteur courant débutant (Antonin est en fin de CP), le lexique est riche. Pour info, Pit et Pit éditions offre un accès gratuit aux professeurs des écoles, n'hésitez pas à tester si c'est votre cas ! 😊
J'aimerai vraiment savoir comment se construit la relation de vos enfants aux écrans et si vous avez des tuyaux pour assainir la chose ? Ainsi que des coups de cœur à partager quant à des contenus de qualité ?
Merci par avance ! 😊
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