Depuis l'automne dernier, nos tables des saisons ont déserté l'atelier pour s'inviter dans le salon. Cela s'est fait naturellement : nous avions besoin d'une étagère facilement accessible pour y déposer nos trésors naturels. L'atelier se trouve au 3e étage de notre maison, et franchement, ôter ses bottes sales d'une main, tout en essayant, au creux de l'autre main, de maintenir en bon état le cadavre de caloptéryx trouvé au pied d'une haie, monter ensuite une quarantaine de marches pour déposer rapidement la dépouille sur une table et se dépêcher de redescendre... Bon. Petit à petit, les choses se sont organisées autrement : les trésors ont été entreposés en bas, le temps que nous identifions les trouvailles et que nous leur trouvions une boite... Et puis, elles sont restées là, au moins quelques temps, s'accumulant au grès des découvertes et formant une table d'exploration scientifique sans même que nous ayons à y songer.
Nous réalisons parfois des Tables "spéciales", à l'occasion de fêtes, pour lesquelles nous réquisitionnons une grande étagère basse. Nous y disposons les trésors naturels du moment, et les laissons nous inspirer pour réaliser nos décorations thématiques (Halloween, Noël ou Pâques...).
Mais pour l'ordinaire, nous nous contentons d'une petite étagère qui sépare le salon et la cuisine. Elle n'est pas très grande, mais c'est bien ainsi : lorsqu'elle est est envahie, c'est le signe qu'il faut trier nos trésors, en jeter certains au compost et monter ceux que nous voulons garder dans l'atelier, où ils seront conditionnés autrement. Cette étagère est un peu haute (c'est une sorte de bar, si vous voulez, un de ces trucs moches que nous ferons sauter lorsque nous retaperons notre rez-de-chaussée) mais les enfants adorent y accéder en se juchant sur un banc, qui a justement sa place au pied de ce demi-mur, côté salon. Le fait d'être debout, accoudé là, physiquement dans le salon mais tournés vers la cuisine, les enchantent. De ce poste, ils aiment me faire la conversation pendant que je prépare un repas, par exemple. Et ils en profitent pour manipuler et admirer nos récoltes du moment, le plus naturellement du monde.
Hier, notre "table de Nature" m'a interpellée et j'ai eu envie de la photographier. Je l'ai trouvé particulièrement sobre - plus qu'à l'ordinaire : pas d'images, pas de livre ouvert, pas d'étiquettes... Je n'ai rien, bien sûr, contre ces adjonctions : notre calendrier de l'année dernière, signé Elsa Beskow, est régulièrement découpé pour décorer notre installation. De même, nos Fanette et Filipin, ou divers documentaires. J'aime en général, proposer un peu d'écrit dans cet espace - je songe d'ailleurs à tracer certains mots clefs sur des galets ("coquille", "noix", "insecte", etc.) de manière à inciter ma Damoiselle de 5 ans à déchiffrer ces légendes et à les appareiller avec ses découvertes.
Hier, il n'y avait rien de tel sur notre table. A vrai dire, elle était assez aride, comme la saison qu'elle illustrait à merveille. Telle qu'elle était alors, elle me plaisait vraiment et me parlait de ce "bas-été", comme je l'appelle, qui commence à la mi-août et qui tire la saison en cours vers celle qui suit. L'ambiance, au jardin, est plus aux graines qu'aux fruits. Malgré la chaleur, l'automne se prépare... 😊
Ce qu'il avait, dans cette Table des saisons, c'est que chacun des éléments disposé me parlait de notre environnement et de la manière dont nous interagissons avec lui. Ainsi, lorsque je regarde ce petit espace, je vois un bouquet de plumes, collectées soigneusement en cette période de mue des oiseaux ...
... et une sélection de nos plus belles coquilles d'escargots vides, pierres et fossiles ... Une petite loupe invite à l'observation fine - et le tout me rappelle que j'ai bien des recherches à mener et des cartes de nomenclatures à fabriquer ... 😁
Je vois... Ah : les coquillages. Récolte saisonnière, s'il en est. Et, une fois de plus, cartes de nomenclature en souffrance. 😂
Je vois un petit objet cher à mon cœur : ma belle-soeur japonaise m'a offert à Noêl dernier un coffret comportant 12 bougies flottantes en forme de fleurs. Au Japon, chaque mois est symbolisé par une fleur. Au début de chaque mois, nous allumons donc une nouvelle bougie et nous avons ainsi une pensée pour notre famille. Ce petit rituel nous permet aussi d'aborder une espèce florale parfois familière, parfois totalement inconnue. C'est idéal pour une table de Nature, non ? Et puis, j'aime bien cette lumière qui évoque celle du Soleil ...
Je vois ces galets au fond d'un vase de plantes sèches issues de notre jardin.
Et je repense à ce moment où mes enfants, tout petits alors, les avaient choisis entre tous, à cette séance de plein hiver où ils les avaient peint - et à cette journée, plus récente, où nous décidâmes de les reprendre pour les embellir ...
Je vois ce bouquet de fleurs en papier...
... et je revois l'attention de ma fille et son intérêt pour ce menu matériel sur la table - pages de vieux magazines, attaches parisiennes et piques à brochettes...
Voici certainement l'unique secret d'une table de Nature vivante - vers laquelle on est attiré et qui ne cesse d'être manipulée : le fait qu'elle soit personnelle. 😊
Réalisez-vous, vous aussi, des tables de Nature aux couleurs des quatre saisons ? Avez-vous l'impression qu'elles parlent de vous et de votre famille ? Qu'aimez-vous y voir, alors ? Si vous souhaitez m'envoyer vos photographies à
ouestucoquelipop@gmail.fr,
je serai honorée de les publier ! 💓
Et si, comme moi, vous êtes toujours à la recherche d'inspiration, n'hésitez-pas à consulter mon tableau Pinterest sur le sujet et à partager les vôtres dans les commentaires !
Merci d'avance pour vos partages ! 😊
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