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Voyager avec des enfants : Gênes et la Toscane

Louiselle au Paradiso

J'avoue : je n'ai pas trop aimé voyager avec mes enfants lorsqu'ils étaient bébés. J'ai toujours eu l'impression que leurs besoins étaient niés dans les aléas du voyage - c'était généralement compliqué de leur permettre de dormir, de manger, de bouger ou de crier lorsqu'ils en avaient besoin. Et lorsqu'on s'appliquait pour tout organiser au mieux autour d'eux, les enfants, c'étaient nos propres désirs d'adultes qui n'étaient pas écoutés. Arf, se coucher à 20h, en même temps que les bébés, parce qu'on a bien sûr personne pour les garder en plein road trip, qu'on partage tous la même chambre d’hôtel et que notre lampe de chevet les gêne pour dormir ... 😶

Nous n'avons pas trop aimé voyager avec des bébés ... mais nous adorons le faire depuis quelques mois - à présent que nous enfants ne sont plus des bambins. Et une chose est sûre : c'est que nos galères de lorsqu'ils-étaient-tout-petits nous ont beaucoup appris.

Nous revenons tout juste d'un merveilleux voyage en Italie. À peine planifié, décidé 48 heures avant le départ, il s'est déroulé sans aucune anicroche. Toute la famille en a pleinement profité et cela m'a donné envie de partager avec vous nos petits tuyaux spécial "slow travelling" en famille. Est-ce que ça vous tente ? 😊

Jour 1 : Gênes


Le premier choix à faire est celui du moyen de transport. Nos enfants ayant 5 et 7 ans, ils commencent à bien vivre les longs trajets (pas plus de 8 heures, néanmoins, au delà cela tourne au supplice) qu'ils apprécient et durant lesquels ils savent s'occuper (livres, jouets, albums de décalcomanie ou d'autocollants, Smartgames etc.). Nous avons la chance d'habiter à 5 heures de route de Gênes (c'est autant que pour rendre visite à leur grand-mère la plus proche), donc il n'était pas question de prendre l'avion (pas écolo) ou le train (trop cher pour quatre). De plus, cela nous permettrait de disposer d'une voiture sur place sans avoir à louer, c'était donc la solution la plus avantageuse pour nous.


Ensuite se pose la question de la location. Nous passons généralement par le site Booking.com qui nous propose toujours des offres de dernière minute intéressante - les locations n'ayant pas trouvé acquéreur sont bradées. Nous réservons toujours un appartement. Avec deux chambres séparées, de façon à ce que les enfants puissent se coucher à leur heure (tôt) sans que les parents n'aient à sacrifier leur soirée. Et une cuisine, de manière à pouvoir limiter des pique-niques (pas équilibrés) et les restaurants (onéreux) et se poser autour de vrais dîners familiaux, au moins le soir.

Nous essayons toujours de bénéficier d'offres pour nos locations - qui coûtent ainsi à peine plus cher qu'une chambre d'hôtel classique pour quatre. L'économie réalisée par la possibilité de réaliser des repas dans notre cuisine comble l'écart de prix, me semble-t-il.

A Gênes, nous avons loué le Paradiso, situé au plein centre ville. C'est un vaste appartement de 90 m², situé dans un immeuble privatif extrêmement silencieux. Tout y était absolument parfait - bon, la baignoire à remous était un peu défraichie (mais nous avons adoré ses remous quand même !) et les produits de soins mis à disposition passablement chimiques (heureusement, on avait les nôtres). Je chipote, car c'était un appartement de grand standing 😁, une super adresse, vraiment. 

J'imagine que vos enfants sont ainsi aussi : à chaque fois que nous louons un lieu (gîte, chambre, appartement), Antonin et Louiselle sont fous de joie. Ils n'aiment rien tant que prendre possession des lieux, explorer, installer leurs effets personnels, et parfois il faut insister pour les persuader de ressortir ! 😁 Bon, en l'occurrence, après avoir fait le tour du propriétaire, nous sommes partis à la conquête de la ville.

Voyager, pour les enfants, c'est comme réaliser une chasse au trésor géante. Il est important de se fixer des grands défis qui structurent le voyage. Ici, nous en avions quatre et, pour le premier d'entre eux :

Objectif numéro 1 : Dénicher la maison de Christophe Colomb.


Bien sûr, pour trouver la maison, il faut parcourir la ville et faire tout un tas de découvertes adjacentes : l'arc de la Victoire et ses parterres, les salons de thé génois et leurs pâtisseries improbables ...

Nous veillons à ce que chaque jour comporte un défi d'un intérêt réel pour les enfants. En l'occurrence, Christophe Colomb est un personnage historique qu'ils connaissent et le fait de fixer son souvenir à cette ville ouverte sur la mer leur permet de tisser des liens entre leurs savoirs.


Et bien sûr, nous l'avons trouvée : la maison "de Christophe Colomb" nichée au bord de la vieille ville passablement abîmée par les guerres, et dont pas une seule pierre n'est d'origine. Colomb l'a-t-il seulement véritablement habitée ? Rien n'est moins sûr, mais la balade est belle. 😊

La maison, dite "de Christophe Colomb"

Ce sera tout pour ce premier jour : nous sommes déjà bien fatigués, et avons pour règle de ne pas "blinder" nos journées, afin de permettre à chacun de vivre les choses à son rythme. Les enfants ont eu loisir de courir après les pigeons et de marcher sur les mosaïques des trottoirs ("Papa, regarde : je ne marche que sur le jaune !"). C'est important aussi.


Retour à l'appartement, on dîne, et on couche les enfants. 😊

Jour 2 : Le port de Gênes et Lucques

Galeone Neptune

Le lendemain, on replie les bagages et les déposons tous à la voiture. C'est une chance : si l’hôtel doit être libéré pour 10 heures, nous pouvons laisser la voiture dans son emplacement jusqu'en début d'après-midi. Nous décidons de nous rendre sur le port en métro pour économiser les forces et l’enthousiasme des enfants.


Flânerie sur le port génois où il y a tant et tant à voir, puis direction la Cité des enfants.

"C'est par là !", dit le Bonhomme Bizarre.

La Cité des enfants, c'était notre objectif numéro 2. Et sans surprise, nous avons passé une matinée géniale. Car il y a tout ce qu'on aime, à la Cité des enfants : des expériences sur les énergies - motrice, solaire, éolienne, hydraulique ...


... une fourmilière géante, un élevage de phasmes et tout plein de cadavres d'insectes à observer ...


... un studio de télévision ...


... des jeux d'optique ...

Comment ma fille a-t-elle fait pour grimper sur cette chaise géante , vous le découvrirez en visitant la Cité des enfants ! 😄

... et de lumière. Et j'en passe !


Nous déjeunons rapidement dans une brasserie sur le port, retournons en métro à notre voiture, et reprenons la route.

Notre seconde location est à deux heures de route, à la campagne, dans les environs de Lucques : l'appatamento ai due Pioppi. C'est plus modeste qu'à Gênes, dans la mesure où les propriétaires ont simplement aménagé leur sous-sol en appartement. Du coup, on les entend vivre, comme si c'étaient des voisins du dessus. 😊 L'ensemble est néanmoins vaste et confortable, et l'absence de fenêtre côté Est est compensée par de grandes baies vitrées côté Ouest. Et surtout : les enfants bénéficient de l'accès à un grand jardin.

Appartamento ai due Pioppi

On s'installe rapidement, et on file visiter Lucques, véritable joyau de la Toscane. L'ambiance y est très agréable, les plupart des ruelles pavées sont piétonnes et les enfants peuvent se défouler à loisir (ils en ont bien besoin, et sont excités comme des puces !!). Les touristes ne sont pas légion (il faut dire qu'en France, seule la zone A est en vacances) et les habitants de  la ville nous sourient chaleureusement. Places splendides, palais et cours luxuriants, minuscules églises, tours et remparts ... Les adultes se régalent, et les enfants aussi (il faut dire qu'il viennent de déguster leur première glace italienne, ha ha, le choc !)

Lucques
On se ravitaille au supermarché du coin (de vraies courses, de quoi tenir jusqu'à la fin du séjour) et on rentre manger et dormir "chez nous".

Jour 3 : Pise


Nous resterons deux nuits à Lucques, et pendant deux jours, on rayonne. Et devinez quelle ville célèbre se trouve juste à 30 minutes ?


Objectif numéro 3 : voir la Tour penchée. Et si possible, monter dedans.

Pise, ce n'est pas qu'une tour. C'est, au cœur de la vieille ville, une immense place composée d'un ensemble de bâtiments prestigieux. De quoi se régaler rien qu'en levant le nez.
Nous apprenons que l'accès à la tour est interdit aux enfants de moins de 8 ans - pour des raisons de sécurité, m'explique-t-on. Nous sommes passablement déçu, mais sommes vite consolés en découvrant le prix de l'accès à la Tour penchée. 18 euros par personne - et non, ce n'est pas gratuit pour les enfants. Tout le monde paie le prix fort. Ce qui rend l'ascension inaccessible à la bourse d'une famille lambda. Tant pis. De toute façon il parait les scientifiques s'opposent à l'entrée du public dans la tour : ils disent que cela l'abîme. Et puis, à bien y réfléchir, ce doit être vraiment nul là-haut. Nul de nul. 😊 Il y a bien assez à contempler sur le plancher des vaches.

On visite la cathédrale Notre-Dame, c'est gratuit et c'est splendide. La matinée touche déjà à sa fin.


La Tour de Pise est un site doublement paradoxal. D'abord parce qu'en dépit du fait qu'elle soit  mondialement connue (peut-être même plus encore que le Colisée !), ce n'est pas un lieu trop (trop, trop) touristique. Ensuite parce qu'en dépit du fait que chacun ici présent est censé venir la voir, elle, la Tour Penchée, beaucoup sont en fait ici pour se contempler eux-mêmes. La Tour de Pise est, plus que tout autre monument de ma connaissance, le lieu du selfie. La plupart des touristes s'appliquent à prendre la-photo-qui-va-bien, et l'affaire faite, quittent rapidement le site qui est pourtant d'une richesse extraordinaire. Je crois que la majorité des gens oublient de regarder la tour.

Nous avons fait de la résistance : nous nous sommes installés à l'ombre d'une haie, chacun a sorti son carnet, et nous l'avons dessinée, cette merveille de marbre blanc. Pour cela, nous avons été obligés de bien la regarder : nous avons compté huit étages, et détaillé les visages rigolos et les animaux mythologiques sculptés en haut des colonnes ... Ça nous a tellement plu que nous avons décidé que nous dessinerions ainsi chacun des monuments emblématiques que nous visiterions dans le futur ... 😊


Pour manger à Pise, pas de demi-mesure. Soit vous mangez près de la place des Miracles, dans les restos pour touristes, qui ont certes tout pour plaire (sauf l'authenticité, bien sûr) : propres, spacieux, pas trop chers (quoiqu'un peu quand même), et cartes variées. Mais il y a du monde.

Soit vous vous éloignez, et vous choisissez un boui-boui. Le genre Bistro avec table de formica dans lesquels se côtoient touristes en quête de silence et gens du coin. Bien sûr, la carte n'est pas originale : point de poissons fins ni de vins rares. Mais les pizzas sont délicieuses, la bière est fraiche, le chef vient nous demander si tout va bien et prend le temps de s'asseoir à notre table pour faire un puzzle avec les enfants, on papote avec les voisines de table qui sont anglaises, et ça coûte trois fois rien.

Mais Pise, ce n'est pas qu'une ville. C'est une Province. Et à 10 km de la tour penchée,  il y a la mer. Marina di Pisa. C'est une mer assez méchante, attention : gros roulis, et galets qui dévalent en cliquetant. Les plages sont étroites et pentues et les enfants jouent là, dans de grands éclats de rire, sous la surveillance étroite des adultes. Il fait beau, tout brille (les galets blancs étincellent !) et c'est le bonheur sur Terre en vrai de vrai.


En plus, on a repéré un marchand de glaces. Pour après, quand on sera bien trempé.😊


Retour à Lucques dans nos appartements, dîner et coucher.


Jour 4 : Vinci


Le matin du 4e jour, nous rendons l'appartement de Lucques  : la prochaine nuit, nous la passerons dans notre lit, en France ! 😊

Nous partons pour Vinci, en direction de notre objectif 4 : la maison de léonard de Vinci.


Les touristes sont rares, le temps est radieux. La petite ville de Vinci est simplement adorable, noyée de campagne, et propose un musée en trois parties, sur trois sites distincts : c'est idéal pour assouvir le besoin de mouvement des enfants et prendre le temps de flâner derrière les remparts.

Il faut commencer par se rendre au Musée Léonardiano, où l'on achète un pass "famille" (20 euros, de mémoire) qui nous donne accès à trois sites : le petit musée proprement dit au cœur de la ville, le château de Vinci, et, à quelques kilomètres de là, la maison natale de Léonard de Vinci. Chaque visite est courte, ce qui est parfait pour que l'intérêt des enfants ne s'étiole pas. Entre chaque lieu, on marche dans les ruelles médiévales ombragées (et on visite l'église locale en prime, c'est gratuit et toujours très joli ).


La visite du château est la plus longue, et on peut monter tout en haut du donjon pour admirer la Toscane. C'est tellement beau que la déception de n'avoir pas pu contempler Pise d'en haut est aussitôt oubliée.  Les quatre énormes cloches de l'église sonnent justement à toute volée, à quelques mètres sous notre nez, et nous sommes tout émerveillés de les voir se balancer follement dans ce fracas cadencé.

Après la visite du petit musée et du château, il faut reprendre la voiture pour aller jusqu'à la maison natale de Léonardo, située en pleine campagne environnante. Nous longeons des champs d'oliviers, ceints de murets pierreux et tout dressés de fleurs sauvages. Nous garons la voiture "à l'italienne" (comprenez : "à l'arrache" 😁) dans un tournant et nous éloignons de la petite route pour pique-niquer dans une nature d'un autre monde.


Les enfants batifolent, on admire les plantes locales, les insectes. On profite du soleil. Certainement l'un des plus chouettes moments de notre voyage.

Pique-niquer DANS les oliviers (au sens propre)

Le repas achevé, nous reprenons la route et arrivons à notre objectif 3 : la maison natale de Léonard de Vinci. Deux ou trois pièces à parcourir, dont les maigres installations ne laissent pas les enfants indifférents (projection documentaire, carte en relief, détails sur la vie de l'artiste ...). Mais surtout, il y a l'appel du large tout autour, avec ses étendues d'oliviers battus de vents, ses chants d'oiseaux et quelques parties de loups. Il faut bien ça avant de repartir.

A long way from home ...

Le chemin du retour est assez long, car il se fait d'une traite. Nous décollons de Vinci vers 14h pour arriver chez nous à 23 heures. Les enfants ont commencé leur nuit dans la voiture ... Nous les portons jusqu'à leurs lits, et les couchons tout habillés. Ce déménagement les réveille un peu, délicieusement ... Ce sera peut-être l'un de leur meilleur souvenir de vacances ! 😊

Avez-vous des astuces pour  voyager avec des enfants ? Avez-vous, comme nous la semaine dernière, vécu des voyages mémorables, parce tout simplement délicieux et sans chichis ?

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