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Art immersif

"L'immersion dans les arts contemporains s'est développée et étendue pour explorer les notions "d'expérience" et de "spect-acteur". Les arts immersifs apparaissent ainsi comme des dispositifs expérientiels où la place du spectateur dans l'environnement créé est central, modifiant sa perception de l'espace et du temps et l'invitant à transformer de manière physique et cognitive la vision de son corps par rapport à sa réalité."


Cet été, nous sommes allés l'Atelier des Lumières, et comme ce lieu avait suscité une polémique sur ce blog, j'avais promis de tout vous raconter.

L'Atelier des Lumières, donc, c'est ça :


Des projections d’œuvres d'Art - jusqu'au 11 novembre, il s'agit de celles de Klimt. S'ensuit une création plus brève sur l’œuvre et le personnage d'Hundertwasser. Le tout en format XXL, dans toutes les directions (projections sur le sol, le plafond, des volumes variés ...) et en musique.


Ce fut indubitablement un grand moment sensoriel. On se serait cru à Reggio Children. 😊

Les Hommes de la famille ont beaucoup aimé, les Filles sont sorties un peu plus sceptiques. Louiselle a tout de suite décrété qu'elle préférait les "vrais musées", et pour moi, voici :

Quand on se rend dans ce genre d'endroit, il faut bien avoir en tête qu'on ne va pas voir du Klimt. Mais, en l'occurrence, du Gianfranco Ianuzzi. C'est le nom de l'artiste qui a créé ce spectacle, et on ne peut que saluer sa créativité numérique, sa prouesse technique et son sens du style. Mention spéciale pour la BO, suite de morceaux contemporains au travail de Klimt, et l'illustrant, à mon sens, très judicieusement.

Oui, il s'agit d'un hommage à Klimt, mais pas ce n'est pas une exposition de ses tableaux. D'ailleurs Ianuzzi n'hésite pas à trancher dans le lard des œuvres d'origine, prélevant un motif, le multipliant, le déplaçant ... C'est Ianuzzi qui décide du rythme auquel les œuvres défilent, c'est lui qui rapproche deux tableaux ou deux détails. C'est Ianuzzi qui fait des liens, et il nous présente le fruit de sa réflexion.  Les enfants auraient voulu parfois, retenir une image qui se sauvait en s'y accrochant très fort, mais hélas, l'interaction du spectateur avec les projections n'est pas encore aboutie à ce point ! 😄 Chacun des choix de Ianuzzi est un parti pris qui est loin d'être anodin, et qui peut, dans une certaine manière, nous éloigner de l’œuvre dont il est issue. 

Prenons-le comme comme "une variation sur l’œuvre de Klimt", acceptons que nous sommes immergé dans une sorte de "Sons et Lumières". La scène devient alors vraiment très sympa. L'endroit est chaleureux, et tangibles les connexions avec ces gens qui sont venus là, de tous les pays du monde, pour prendre un bain de couleurs.


Une fois de retour à la maison, l'expérience a continué de nous travailler. On se disait comme ça, que les œuvres impressionnistes de notre chouchou du moment se seraient bien prêtées à ce type de projection. 

Et puis, soudain, on a réalisé qu'on pouvait s'offrir ça ... dans notre salon.


Nous n'avons pas de télévision, mais comme mon Homme et moi sommes cinéphiles, nous avons pallié ce manque en acquérant un vidéoprojecteur et un écran déroulant - chez nous, c'est home cinéma en amoureux une fois par semaine au moins. 😊


J'ai donc dégoté un diaporama d’œuvres d'art de Claude Monet et je l'ai projeté en grand format sur notre mur.


J'ai proposé aux enfants de se baigner dans les tableaux, comme nous avions fait à l'Atelier des Lumières. 

"D'accord, a dit Antonin, mais après. D'abord, on regarde une fois sans rien faire."

Nous nous sommes donc lovés sur le canapé et avons observé les œuvres défiler. Les enfants lançaient parfois un : "Ah, oui, celle-là, je la reconnais !", appuyaient sur le bouton "Pause" pour prendre le temps d'observer plus longtemps un tableau, ou revenaient carrément en arrière. Je lançais parfois quelques explications rapides sur les scènes rencontrées, mais la majorité du visionnage s'est fait en silence. 

(Ah le silence ... C'est bien aussi 😊)


Puis les enfants se sont lancés. Nous avons poussé un meuble devant l'écran pour servir d'estrade afin qu'ils se retrouvent à hauteur d’œuvres. La seule consigne est de ne pas regarder en face l'ampoule du vidéoprojecteur, dont la puissance peut abimer les yeux. Pour le reste, quartier libre !


Ce fut un moment de joie concentrée et d'émerveillement sincère.

Damoiseau et Damoiselle m'ont réclamé la projection trois fois de suite. 😊


Premier constat : la définition est bien meilleure chez soi - certes l'écran est plus petit. Les coups de pinceau de la toile sont tangibles. Les enfants se sont rapidement mis torses nus pour éviter que les étoffes de leurs vêtements n'entrent "en concurrence" avec des motifs des œuvres. Quel plaisir de voir sur son ventre ou sur le visage du voisin les couleurs, les lignes et les reliefs de nos tableaux favoris !


Nous avons décidé de vivre notre séance sans musique. Mais on pourrait imaginer créer une bande sonore correspondant à l'époque de Claude Monet et à son inspiration potentielle - sur base d'Erik Satie, de Gustav Malher et de Maurice Ravel ... Ce serait un excellent exercice de culture générale !! 😊


Ai-je besoin de préciser qu'après cette expérience nous avions développé une connaissance plus intimes des œuvres ? Elles nous avaient touchés ... pour de vrai, et nous en gardons depuis le souvenir sur la peau ! 😊

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