Oh, les beaux, les beaux puzzles que j'ai découvert dans ma boite aux lettres la semaine dernière !!! 💚
Les enfants ont ouvert le paquet en poussant de cris de joie, tandis que je me dépêchais de déballer et de caresser ces encastrements épais, aux courbes lisses, et aux couleurs tendres (Sensoriel, quand tu nous tiens !) ... Seul mon homme se tenait un peu à l'écart de la liesse générale et finit par émettre avec une moue sceptique :
"Mouais. Enfin, ces puzzles, ce sont des puzzles de bébés."
Des puzzles de bébés ? Les enfants et moi furent outrés. Et nous déclarâmes à Papa que nous allions lui prouver sur l'heure qu'il se trompait. 😄
Certes, dans un certains sens, il n'a pas tort, mon Homme : ces encastrements peuvent être proposés très tôt. La boite précise "Dès 3 ans", mais réjouira certains petits fans de puzzles plus jeunes encore si affinité. Les encastrements en tant que tel ne sont pas si simples à réaliser, mais certains enfants les maitriseront parfaitement dès 2 ans et demi.
Seulement, rassurez-vous si vous décidez de les acquérir : il s'agit d'un matériel progressif, qui fera un petit peu plus de profit que cela. 😉 Par exemple, lorsque la réalisation ne pose plus de problème, on peut proposer à l'enfant de réaliser le puzzle hors support :
Mais ce n'est pas fini. Car si, comme mon Homme, vous ne voyez qu'une série de puzzles dans ce merveilleux matériel, vous avez tout faux. 😊 Il s'agit avant tout d'un support botanique d'inspiration montessorienne visant à illustrer un lexique extrêmement précis. Je gage d'ailleurs que le Papa de mes enfants lui-même va apprendre de nouveaux vocables grâce à eux. On parie ?
Mon homme est joueur. Il parie. C'est parti. 😊
1. Puzzles botaniques, mode d'emploi
Tout d'abord, pour tirer tout le parti de ce matériel, je vous conseille de fabriquer de petites étiquettes se rapportant à chaque morceau des encastrements.
Si les miennes vous satisfont, vous pouvez les télécharger ICI. Elles comprennent :
- Arbre : cime, feuillage, branche, rameau, tronc, racine, radicelle
- Feuille : pétiole, stipule, base, limbe, marge, nervure principale, nervure secondaire, pointe.
- Fleur : pédoncule, réceptacle, pistil, stigmate, style, ovaire, étamine, pétale.
Uniquement du vocabulaire de bébé, donc. 😉
Blague à part, suivez votre instinct : il est possible de laisser de côté certaines étiquettes afin de ne pas noyer l'enfant sous les mots nouveaux. Ainsi vous pouvez choisir d'attendre que le vocabulaire "pistil" soit bien stable avant d'introduire les étiquettes "ovaire", "style" et "stigmate" (parties du pistil). Il vous arrivera d'employer ces mots lors de vos explications, mais n'introduirez ces étiquettes que lorsque l'activité telle que je vous la présente aujourd'hui sera devenue "trop facile" !! 😊
Le but du jeu est de placer les étiquettes sur les parties botaniques correspondantes. Dans un premier temps, on fournit une aide à l'enfant : ce peut être des cartes d'anatomies botaniques (téléchargeables ICI), ou n'importe quel livre documentaire présentant ce type de dessin légendé. On en trouve généralement au début de tous les guides consacrés.
Pour placer les étiquettes sur les parties correspondantes, nous procédons en deux temps :
- D'abord, l'analyse. Chaque partie est identifiée sur le puzzle, et extraite. On la pose sur la table, de manière isolée. Il en résulte un éclatement de l'objet, une "analyse" : chaque partie est considérée pour elle-même.
- Ensuite la synthèse : l'encastrement est reformé dans le support, les étiquettes sont placées sur le puzzle. C'est la synthèse : chaque partie est considérée comme faisant partie d'un tout.
Lorsque l'enfant se sent prêt, il réalise l'activité sans aide à laquelle se référer - mais qui lui servira à s'auto-corriger.
Voilà, pour la leçon de vocabulaire, c'est tout ! 😊
2. Activités lexicales
Mais je vais vous confier un secret : les plus belles "leçons" de vocabulaire restent comme mortes si les nouveaux mots ne sont pas repris, fréquentés, rencontrés dans des phrases variées. Le mieux serait de les utiliser au quotidien - mais il faut bien admettre que je ne dis pas souvent des choses comme : "Je coupe le pétiole au dessus de la stipule." Bien sûr, c'est un tort. 😊
Alors, comme on avait envie d'exploiter à fond nos jolis puzzles, on a décidé de réaliser une activité spécifique pour chacun d'eux, histoire de réinvestir le vocabulaire en situation (et d'en mettre plein la vue à Papa !). Vous me suivez ?
Étude de la fleur : on dissèque !
Pour la fleur, l'activité de manipulation concrète était toute trouvée, puisque nous la pratiquons tous les étés depuis trois ans : la dissection !
Au début, optez de préférence pour un Liliacée (famille des Lys), dont les différentes parties sont très faciles à identifier. La taille et la robustesse de la fleur se prête bien à l'exercice.
L'enfant sépare les différents organes, les trie, les dispose et les étiquète ...
On oublie pas de répandre du pollen sur le stigmate dans l'espoir de produire un fruit 😊 ... et d'évoquer ses moyens de transport favoris (vent, insectes).
Reste à placer chaque pièce du puzzle correspondante en face de son alter-ego végétal ... Hein que c'est joli ?
Étude de la feuille : on peint !
Il est plus difficile de disséquer une feuille - et pour l'arbre, c'est impossible ! Il nous fallait trouver autre chose pour les deux puzzles suivants.
Pour la feuille, le dessin d'observation est tout indiqué : il encourage l'observation fine, et puisque l'enfant vient de réaliser que la feuille est composée de différentes parties, il aura à cœur de n'en omettre aucune sur son dessin. Sur la photo ci-dessus, Antonin remarque que les nervures couvrent en réalité toute la surface du limbe, "comme des veines", dit-il. Ce sont les nervures tertiaires, quaternaires ... qui transportent l'eau et la sève dans le tissu végétal.
Les enfants étaient d'accord pour observer, mais pas pour dessiner d'après observation. 😊 Ce qui les tentait, c'était d'utiliser le puzzle comme un pochoir. C'est également une excellente option !
Attention, c'est un exercice qui demande de réaliser de front plusieurs opérations : maintenir la pièce en place, en faire le tour, changer la position des bras et des mains à plusieurs reprises sans faire trembler le trait ... Ce n'est pas un exercice pour les bébés (hein, mon Homme ??!). N'hésitez pas à prêter main-forte et à maintenir une pièce en place si c'est encore difficile pour votre enfant.
Une fois les dessins achevés, il m'a semblé qu'il se prêteraient parfaitement à un premier cours d'aquarelle en bonne et due forme ! Comme les enfants manipulent librement ce médium depuis de longues années, je me suis dis que je pouvais commencer à les doter de gestes un peu techniques ... Au programme : apprendre à saturer plus ou moins son trait, à le faire irradier avec un pinceau mouillé, apprendre à se servir d'un pinceau sec comme d'une gomme, et à sécher chaque couche au sèche-cheveux !! Ils ont adoré !
Et bien sûr, on en profite pour réinvestir le vocabulaire botanique "Colorie tout le limbe en jaune" "Dépose du vert sur la base", "Suis la marge avec un orange bien saturé", etc.
Étude de l'arbre : on colle !
Puisque les enfants ont aimé se servir des puzzles comme gabarit à dessin : on remet ça. Je salue au passage les finitions décidément très abouties de ce matériel : la tranche est teintée, et le feutre de la Damoiselle ne le tâche pas. 😊
Nous reportons cette fois la silhouette de l'arbre sur du carton fort. But du jeu : dégoter au jardin divers éléments végétaux à coller sur notre dessin pour l'habiller. Attention ! Le feuillage devra être composé de feuilles authentiques, les branches et les rameaux, de branchages bien réels ... Le tronc devra être recouvert d'écorce véritable, et pour les racines ... Mais vous avez compris l'idée. 😊
À charge aux enfants de retrouver dans leur environnement les différentes parties de notre arbre. C'est une activité enthousiasmante, aux allure de chasse aux trésors ! ... à laquelle je ne participe que de loin : je suis préposée à la colle : vissée à ma table, et dans l'incapacité de prendre des photos de notre projet en cours d'évolution. C'est que j'ai une allure à tenir, moi, et pas le temps de rigoler : les enfants me rapportent joyeusement leur collecte à un rythme plutôt soutenu. Tant et si bien que je crois avoir crié un truc étrange, du genre : "Coupe le pétiole au dessus de la stipule ! " (et j'ai même été comprise ...). 😊
Mais nous tombons tous d'accord quelques minutes plus tard : le résultat est juste ... ouah !!! 😍😍😍
Et ce fut ainsi que Papa déclara forfait. 😉
Pff. "Des bébés". Vous voyez des bébés, vous, par ici ?? 😄
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